Caribou

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lundi 28 avril 2014

Nous sommes le 21 juin 2014, il fait beau, chaud, les oiseaux chantent et les feux de forêts s'embrasent.
Les Modeux ont sorti les marcels et les autres, les tong-chaussettes.
Le sable commence à être déversé sur les quais pour Paris Plage.
Bref, l'été est la !

Et pour toi, jeune femme pétillante vivant à Paris, l'arrivée de l'été signifie trouver LE style qui te convient tout en suivant un minimum la tendance.

Parce que suivre la mode à Paris c'est pas évident tous les jours. Soyons honnête, l'été la capitale se transforme en une véritable fourmilière remplie de touristes crapahutant dans tous les sens et prenant des photos du moindre pavé orné d'un pigeon. L'air y est quasiment irrespirable dû à la pollution et aux différentes senteurs des gens qui suintent...

Alors, Parisienne, voila une solution qui pourra t'aider à traverser la période estivale sans encombre :  le kit de survie spécial tendance de l'été.

Reprenons les choses dans l'ordre. Il fait 35 degrés, tu te balades vers Montmartre (ce quartier fourmille de bar sympa et l'étroitesse des ruelles de promet de l'ombre assez régulièrement). Mais le petit soucis de cet endroit ce sont les pavés au sol, et perché sur tes talons de 15 centimètres disons le clairement, tu douilles... MAIS miracle tu as emmené avec toi ton kit de survie qui contient les chaussures à la mode cet été les plateformes ! Au raz du sol ou d'une hauteur vertigineuse, les cuir perforée Trussardi ou les "club sandwich" de chez Prada, elles te permettent de marcher sur les pavés sans risquer la fracture de la cheville à chaque pas.
Soudain un copain t'appelle et te demande de le rejoindre sur les quais pour l'ouverture de Paris Plage. Tu rejoins alors la station de métro la plus proche, monte dans une rame bondée qui avoisine les 45 degrés, coincée entre un groupe de touristes polonais et le joueur d'accordéon qui joue pour la énième fois "La cucaracha". "Plus que cinq stations avant Stalingrad , ça devrait le faire...". Mais Le touriste n'est pas habitué au freinage du métro et trébuche, voulant se retenir à la barre, il lève son bras et...son aisselle atterrie directement sous tes sinus...  Heureusement tu as toujours ton kit de survie qui contient comme par hasard un masque de protection, le petit model, en papier d'hôpital... Certes ce masque n'est pas esthétique, mais pourquoi ne pas le transformer un peu. Cet été l'art pictural est "à la mode"
Un petit coup de pinceau sur ton masque, une esquisse de bouche au fusain ou de l'abstrait à la craie grasse, et te voila prête à supporter les odeurs de Paris. Il n'est pas impossible d'en avoir plusieurs afin de l'accorder à tes différentes tenues.
Arrivée sur le sable fin tu remarques que la plupart des jeunes gens allongés sur les transats sont en maillot de bain et toi, dans ta jupe River Island tu te sens un peu trop vêtue. Mais dans ton kit de survie tu a pensé à rajouté ce petit maillot déniché sur Asos à un prix dérisoire, ce petit Nookie Beach à cœurs qui te fait ressemble à Brigitte Bardot dans les 60's. Tu te poses sur un transat et profite du soleil... bronzer en plein Paris entouré des klaxons des voitures et des cris des passants... Qu'y a t-il de mieux ?

Ce kit de survie aura sauvé ta journée. Alors Parisienne, non, il n'est pas en vente sur un site internet, il est artisanal, c'est à toi de le personnaliser en fonction de ton parcours journalier et de tes rencontres. Il prévoit l'imprévu et t'aide à surmonter les épreuves qui peuvent arrivées à tout moment. Profites en bien, et n'oublie pas il est déclinable pour la saison hivernale.




samedi 5 avril 2014

L'intermittence

Les strass, les paillettes, le tapis rouge à Cannes.

Tu t'y vois déjà.

Tu sors de 3 ans d'études dans une école d'audiovisuelle parisienne. 3 ans à dépenser ton temps, ton énergie et 21000 € pour obtenir après tous ces efforts le Saint Graal, le passeport pour l'avenir : ton diplôme !

IL est imprimé sur un papier "ancien" enroulé dans un ruban rouge flamboyant et te promet un avenir sans turbulence.

Tu le sais, ton avenir est certain, tu recevras bientôt un césar pour la meilleure régie générale sur le dernier film de Xavier D.

Sauf que (oui il y a un "sauf que"), ce que le prof qui te remet ton fameux passe droit oublie de te dire c'est que ce beau métier, ce "métier passion" comme il l'appelle, va te faire tourner en bourrique pendant les 5 premières années de ta vie professionnelle.

Car après ton stage de fin d'étude, qui aura duré 2 mois et pendant lequel tu auras bossé 75 heures par semaines pour un salaire de 437.03€ par mois, tu te retrouveras dans l'inactivité la plus totale comptant les jours qui te séparent des vacances de tes amis avec impatience. Oui, parce que toi, tu es en vacances tout le temps, et tes potes t'envient et te disent des choses comme "putain, t'as trop de chance, si j'étais toi, j'irai me faire de c'te sorties, moi j'ai pas le temps, j'ai la tête dans le sac tout le temps j'en peux plus..."

Et toi dans ta Ford intérieure tu te dis que ta "chance", t'aimerai bien qu'elle tourne, parce que au bout de 8 mois de comatage intensif devant "Plus  belle la vie" (série sur laquelle, soyons honnête, tu rêverais de bosser) tu n'as plus qu'une envie, prouver au monde que le minable petit bout de parchemin que tu as reçu à la fin de tes études n'est pas là par hasard.

Tu dois prouver au monde que tu mérite de travailler...


Et un beau matin (vers 11h35, oui tu te reveilles dans ces eaux la...) un copain t'appelle et te propose de le remplacer sur une émission à la con qui paye mal et où les horaires sont aussi illégaux qu'une prostituée violant un bébé mouton (c'est dire le niveau..)
Mais tu acceptes parce que le crédit de tes études ne va pas se rembourser tout seul et la marque de ton corps dans ton canapé commence à t'angoisser.
Oui, ça y est, tu as un pied dedans, dans le monde du SHOW BIZZ, des strass et des paillettes,
des horaires interminables, de la vie sociale qui perd tout son sens mais tu est ravi de bosser ENFIN !!

Si tu as été attentif au début, tu auras pu lire "5 ans" de galère. Nous n'en sommes qu'a une années. Sois tranquille, je ne vais pas relater les 4 années qui suivent.
Juste, saches que ce monde est un monde de requin, qu'il faut se battre pour y arriver, et même si parfois tu accepte de finir plus tard, en n'ayant pas les heures supplémentaires payées, tu risques d'avoir ce qu'on appelle un retour de bâton : tu ne seras même pas rappeler pour le tournage suivant..va savoir pourquoi... A être trop gentil on passe pour la bonne poire...

Alors jeune intermittent(e), oui, tu galères pour avoir ton statut et oui il faut se battre, mais non, ce n'est pas une raison pour fermer sa gueule et accepter tout et n'importe quoi... Tu peux refuser du travail s'il ne respecte pas tes convictions, après si tu n'en a aucune c'est un autre débat...